vendredi 3 octobre 2014

EADS : l'establishment des deux côtés de la barre :

" [...]Lagardère et Daimler, ont été renvoyés en correctionnelle pour délits d'initiés. Le procès va s'ouvrir le 3 octobre prochain, mais de nouveaux témoins et des conclusions estimant que la même affaire ne peut être jugée deux fois seront présentés ce vendredi 12 septembre lors d'une audience extraordinaire.
Ce n'est pas le procès de l'establishment. C'est plutôt «establishment contre establishment». Les principaux dirigeants d'EADS, et les deux plus gros actionnaires privés, Lagardère et Daimler, ont vendu des centaines de milliers d'actions issues de stock-options pour les premiers, en mars 2006, et 7,5% du capital chacun (61 millions d'actions) pour les seconds, en avril 2006. Deux mois après, la maison mère d'Airbus annonçait des retards importants de ses programmes A380 et A 350 aux graves conséquences financières.L'action s'effondrait de 26% en une journée, le 14 juin.L'Autorité des marchés financiers, AMF, déclenchait une enquête en raison des mouvements enregistrés sur le cours et les volumes échangés de l'action. Son secrétaire général, Gérard Rameix informait le procureur de la République des résultats de l’enquête en septembre 2007. Celui-ci délivrait alors un réquisitoire supplétif des faits de délits d'initiés, conduisant notamment à la mise en examen de Noël Forgeard, ancien président, et de Jean-Paul Gut, dirigeant d'EADS et de Lagardère, en 2008. Mais la Commissiondes sanctions de l'AMF blanchissait tous les protagonistes en novembre 2009.
Cependant, plusieurs actionnaires minoritaires représentés par Me Frédérik Canoy, et la Caisse des dépôts, représentée à l'époque par Linklaters et aujourd'hui par Me Normand, s'étant portés parties civiles, une information judiciaire avait été ouverte et confiée au juge Serge Tournaire. De ce fait, Noël Forgeard, Jean-Paul Gut et six autres dirigeants d'EADS étaient à nouveau mis en examen ainsi que Lagardère et Daimler en 2010 et 2011. En outre, la Cour d'appel estimait en 2012 que les procédures étant distinctes, il n'y avait pas lieu d'appliquer la règle «non bis in idem» interdisant de juger deux fois la même affaire.[...]
De nouveaux membres de l'establishment apparaissent ainsi dans le dossier déjà riche en la matière. En effet si Arnaud Lagardère est en première ligne, en tant que gérant du groupe qui porte son nom, c'est l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, sous Jacques Chirac, Augustin de Romanet qui avait porté plainte au nom de la Caisse des dépôts dont il était devenu directeur général en mars 2007. A l'époque Jean-Pierre Jouyet, présidait l'AMF et regrettait vivement que la Commission des sanctions n'ait pas suivi les enquêteurs qui estimaient que huit dirigeants d'EADS, Lagardère et Daimler avaient bien profité d'informations privilégiées pour
vendre leurs titres au meilleur moment avant l'arrivée de mauvaises nouvelles.[...]"
Extraits de l'article de Renaud Bellevillle, journaliste, publié le jeudi 11 septembre à 19h, 
http://www.lopinion.fr/11-septembre-2014/eads-l-establishment-deux-cotes-barre-16248





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