mardi 31 juillet 2012

Barclays/Italie: perquisition dans une enquête sur le Libor (plaignants)


Milan (awp/afp) - La police italienne a saisi des documents au siège milanais de la banque britannique Barclays, empêtrée dans le scandale du Libor, dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons de manipulations du taux interbancaire Euribor, ont affirmé mardi les plaignants.
Dans un communiqué, les associations de consommateurs Adusbef et Federconsumatori, qui ont déposé plainte auprès de plusieurs parquets, ont indiqué que la police financière avait saisi, sur ordre du parquet de Trani (sud), de "nombreux documents, du matériel informatique et des mails" au siège de Barclays à Milan.

Contacté par l'AFP, la filiale italienne de Barclays et la police financière de Bari (Pouilles, sud), qui a mené ces perquisitions selon ces associations, se sont refusées à tout commentaire, tandis que le parquet de Trani (Pouilles, sud) n'était pas joignable dans l'immédiat.
En saisissant ces documents, le procureur de Trani, Michele Ruggiero, qui a ouvert une enquête contre X pour fraude aggravée et grave manipulation de marché, cherche à prouver que "comme avec le Libor, Barclays a effectué des manipulations de l'Euribor ayant eu des conséquences négatives sur les taux des prêts payés par les Italiens", ont souligné Adusbef et Federconsumatori.
Michele Ruggiero s'est notamment fait connaître par l'enquête pour manipulation de marché ouverte en 2010 contre les grandes agences de notation Moody's et Standard and Poor's.
Barclays a révélé le 27 juin qu'elle allait payer environ 360 millions d'euros pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britanniques et américains dans une affaire de manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009.
Ces taux servent de référence dans des produits financiers et peuvent avoir notamment des conséquences sur des prêts aux particuliers et aux entreprises.

Le président de Barclays, Marcus Agius, le directeur général, Bob Diamond, et le directeur des opérations, Jerry del Missier, ont démissionné début juillet, emportés par ce scandale.
Adusbef et Federconsumatori estiment que 2,5 millions de familles italiennes, dont les taux des prêts sont liés à l'évolution de l'Euribor, auraient été touchées par des manipulations de ce taux et auraient subi des dommages d'un montant total de 3 milliards d'euros (1.200 euros par famille en moyenne).

Source: jq

Le scandale financier qui arrive par UBS


Plusieurs agences enquêtent sur des manipulations d’un taux de référence pour des centaines de milliards de produits financiers, le Libor. Les banques l’auraient maintenu artificiellement bas pour ne pas apparaître vulnérables ou pour engranger des bénéfices
Vendredi dernier ce fut Credit Suisse. La veille, Deutsche Bank. Une semaine plus tôt, Société Générale et Barclays, et, peu avant, l’américaine Citigroup.

> En petits caractères, souvent à la fin de leur rapport annuel, les plus grandes banques du monde finissent par communiquer officiellement sur le scandale Libor. L’affaire frappe le taux d’intérêt qui sert d’étalon à la finance mondiale, le Libor, et qui a éclaté grâce à la dénonciation d’un des membres de cette entente, UBS.

> Les spécialistes en parlent comme de «la plus grande manipulation financière de l’Histoire». Le Libor, le taux interbancaire de Londres, tout comme le Tibor, son équivalent à Tokyo lui aussi objet du cartel, constitue le point de repère pour quelque 350 000 milliards de dollars de produits financiers (100 fois ce que gère la place financière helvétique), selon une estimation de l’association des banques britanniques (BBA). On y trouve les cartes de crédit, les hypothèques suisses à taux variables et quantité de produits structurés. La Banque nationale suisse l’utilise pour mener sa politique monétaire.
> Or ces taux de référence ont été influencés par les grandes banques, à leur avantage. C’est ce que soupçonnent les gendarmes des marchés en Europe, en Amérique, au Japon et en Suisse. La Commission de la concurrence (Comco) a annoncé le 3 février dernier l’ouverture de son enquête.
> Qui a dénoncé cette entente? La réponse se trouve en page 83 du rapport trimestriel d’UBS publié le 9 février dernier. On y lit: «UBS a reçu une immunité conditionnelle de la part d’autorités de plusieurs juridictions […] concernant d’éventuelles violations des lois antitrust ou sur la concurrence, en lien» avec le Libor et le Tibor. Depuis, Citigroup et Barclays lui ont emboîté le pas, chacune espérant limiter les éventuelles amendes.

> Ces trois établissements font partie d’un groupe de dix-huit grandes banques internationales qui fournissent chaque matin à la BBA les taux d’intérêt auxquels elles estiment pouvoir emprunter à leurs consœurs à plusieurs échéances et dans plusieurs monnaies (lire ci-dessous). Elles sont suspectées de s’être mises d’accord pour maintenir des taux artificiellement bas entre 2007 et 2011. L’enquête des autorités concerne non seulement ces géants de la finance internationale mais aussi de plus petits établissements et des hedge funds qui auraient été dans la confidence.
> Les premiers soupçons de manipulation remontent en réalité aux prémices de la crise financière. Lors d’une réunion de la Banque d’Angleterre en novembre 2007, certains experts sont intrigués devant des taux Libor «étrangement bas». Des banques au bord de la faillite et un secteur financier plombé par la découverte des produits toxiques liés aux «subprime» devraient, à leur avis, logiquement entraîner des coûts d’emprunts bien plus élevés.

> Quelques mois plus tard, en avril 2008, le Wall Street Journal s’interroge. Le quotidien américain constate que le taux Libor reste curieusement stable alors que de nombreux indicateurs de la santé du système financier international se détériorent jour après jour. C’est notamment le cas des contrats d’assurances contre le défaut d’une banque, dont les prix explosent. Un analyste de Citigroup semble avoir été licencié en 2008 parce qu’il avait publiquement posé la question «Le Libor est-il cassé?», lit-on dans une plainte.

> L’affaire grossit le 15 mars 2011, grâce à UBS. En page 318 de son rapport annuel 2010, la banque reconnaît qu’elle a été citée à comparaître par des autorités financières américaines et japonaises dans une affaire de manipulation de taux d’intérêt. Une première plainte civile est ensuite déposée aux Etats-Unis par trois sociétés de gestion d’actifs. Le 26 juillet 2011, UBS écrit qu’elle coopère avec les régulateurs de deux pays. En échange d’informations sur une manipulation supposée des taux Libor et Tibor, la banque suisse s’assure de pouvoir bénéficier de la clémence des autorités et d’une immunité partielle.

> Pour Connan Snider, professeur assistant en économie à UCLA, qui étudie ce sujet depuis plusieurs années, «on peut présumer que si une banque accepte de coopérer, cela revient à reconnaître implicitement que des pratiques illicites ont pu avoir lieu». Rien n’empêche cependant que l’établissement soit contraint à dédommager les sociétés ou particuliers qui la poursuivent. D’ailleurs, l’«immunité conditionnelle n’empêchera pas des parties privées de porter plainte au civil contre nous», écrit UBS.

> Les plaintes civiles se multiplient. UBS, Credit Suisse et neuf autres établissements financiers sont attaqués aux Etats-Unis en août 2011. Contactées, UBS s’en tient au paragraphe de son rapport annuel et Credit Suisse explique avoir été informée de cette enquête par la Comco et qu’elle «coopère pleinement» avec les autorités dans cette affaire.

> Charles Schwab est à l’origine de la poursuite de ces onze banques. La presse et les enquêtes internationales avaient alerté cette société américaine de courtage en ligne sur des trucages possibles du Libor. Mais c’est l’auto-dénonciation d’UBS qui l’a décidé à se tourner vers la justice et à porter l’affaire devant le Tribunal de San Francisco en août dernier. Dans un document d’une quarantaine de pages, Charles Schwab estime que les banques incriminées ont pu récolter de manière illicite «plusieurs centaines de millions, voire milliards, de dollars». Au détriment d’autres sociétés ou particuliers: «En sous-évaluant les coûts d’emprunts réels, les banques ont induit en erreur les investisseurs quant à leur santé financière», a expliqué une porte-parole.

> Qu’elles soient coupables ou non, les banques avaient plusieurs avantages à tirer d’une entente sur le cours du Libor. Pris dans la tourmente de la crise financière, les établissements auraient voulu maintenir des taux plus bas pour éviter d’inquiéter davantage les marchés sur leur propre santé. Un taux de référence en forte hausse aurait alerté leurs investisseurs.
> Aujourd’hui, cette explication est toutefois remise en cause par des experts. Certaines banques auraient été incitées à faire évoluer le cours du Libor en leur faveur en raison de l’importance de ses variations pour leurs portefeuilles. «La muraille de Chine, qui doit séparer les activités de trésorerie, qui envoient les taux Libor, de celles de courtage, dont les produits rapportent plus ou moins en fonction des taux, a pu être abattue», explique Connan Snider. Les traders seraient donc allés suggérer à leurs collègues de soumettre des taux favorables à leur portefeuille.

> «En 2009, Citibank a indiqué qu’elle empocherait 936 millions de dollars si les taux d’intérêt baissaient d’un quart de point par trimestre durant une année. Le gain s’élevant même à 1,935 milliard s’ils chutaient de 1% instantanément», lit-on dans une plainte.
> D’autres hypothèses sur les raisons d’une manipulation ont émergé. «Il est difficile de croire que dix-huit banques aient eu intérêt, exactement au même moment, de voir le Libor diminuer ou augmenter», explique Rosa Abrantes-Metz. Cette professeure de la Stern School of Business de l’Université de New York avance une autre explication: «En termes d’investissements et de réduction des risques, c’est un énorme avantage de pouvoir connaître à l’avance dans quelle direction le taux évoluera le lendemain.»
> Du côté des clients, aucun expert ne s’aventure à calculer leurs pertes potentielles. D’abord parce qu’il faudra démontrer que le Libor a été trafiqué. Ensuite parce qu’il faudra estimer les dégâts pour des centaines de milliards de produits. Ou les gains. Car si les taux ont effectivement été sous-évalués, les détenteurs d’hypothèques ont pu en bénéficier en payant moins que ce qu’ils auraient dû.

Source: le temps, Par Sébastien Dubas et Mathilde Farine

'Misdragende banken? Nationaliseren, management zonder afkoopsom vervangen, salarissen korten'


Toen ik de details van de onderzoeksverslagen las, was ik er fysiek ziek van.



Een onthullende analyse in FT Alphaville over het ontstaan van Liborgate. In een poging hun straatje schoon te vegen, hebben de Fed en de Bank of England een aantal mailuitwisselingen geopenbaard. De teksten zijn veelzeggend over de mores in de bankenwereld en de onmacht van toezichthouders.

Hoe zat het ook alweer? De London Interbank Offered Rate (Libor) is de gemiddelde interbancaire referentierentevoet waartegen een selectie van banken op de Londense geldmarkt elkaar leningen verstrekt voor een bepaalde termijn.

De Libor is de belangrijkste benchmark in de wereld voor korte-termijnrentes. Op de financiële markten wordt de Libor gebruikt als basisrente bij onder meer futures, opties en swaps, terwijl banken deze gebruiken bij het bepalen van de rentes op leningen, spaarrekeningen en hypotheken. Tot zover Wiki.

Barclays en mogelijk ook andere banken hebben deze rente gemanipuleerd omdat ze daar een commercieel belang bij hadden. Zucht.
De eerste quote uit de mailuitwisseling is al fraai:




Oftewel het was al heel lang duidelijk dat de markt Libor kon manipuleren en daartoe ook alle prikkels had.

De Fed wist al in 2008 dat het niet goed zat. Zo was al bekend dat marktpartijen zich beklaagden dat bij de British Banking Association (BBA) sprake was van Insufficient governance and policing of quotes. Ook werden suggesties voor verbeteringen gedaan die vervolgens zijn genegeerd.

Uit verdere correspondentie tussen de Financial Services Authority (de Britse AFM), de Bank of England en de BBA, blijkt dat alle partijen (zelfs de BBA) wel het nut inzagen van een vorm van regulering van de Libor, maar daar geen acties aan gekoppeld hebben. De toezichthouders stonden niet machteloos, ze deden gewoon niets.

De affaire is ook veelzeggend voor de mores in de bankenwereld. Je zou zeggen dat banken hun lesje hebben geleerd hebben na de puinhopen die ze hebben aangericht de afgelopen jaren. Niets blijkt minder waar. Vele banken zijn betrokken bij Libor. Je kunt mij niet vertellen dat die van niets wisten als zelfs de toezichthouders al onraad roken. Check even de volgende mailwisseling:

'Hé makker, we hebben een ongelooflijk grote afrekening op maandag. We hebben een heel lage 3m (driemaands) vaststelling, het zou ons een fortuin kunnen kosten. Ik zou wat hulp kunnen gebruiken.'

Aldus een trader van Barclays in een mail aan zijn collega. De collega geeft iedere ochtend de rentes door die Barclays moet betalen voor kredieten van andere banken. De collega blijkt niet te beroerd: 'Ik geef 90 door, hoewel het eigenlijk 91 zou moeten zijn.'

Deze traders bestellen frauduleuze ratings met dezelfde nonchalance als u en ik een cappuccino drinken. De bedragen die hierin omgaan ontstijgen ieder begrip. Volgens schattingen is er wereldwijd een slordige $ 350.000 mrd uitgeleend met Libor als maatstaf. Ter vergelijking: dat is ruim vier keer het totale BBP van de wereld.

De politieke reacties zijn voorspelbaar. In de sterkst denkbare
woorden neemt premier Cameron in het Britse Lagerhuis afstand van deze praktijken. Maar ondertussen gebeurt er weinig fundamenteels: wat nieuwe kapitaaleisen, een andere regelgeving. Niet onnuttig, maar het bijt niet.

De sector wast zijn handen iedere keer weer in onschuld. Hoeveel lef moet je hebben om zoals verantwoordelijke man Bob Diamond te beweren dat het gaat om gedrag van individuen? Er is uiteraard niets maar dan ook niets mis met de cultuur van de bankensector. 'Het is verachtelijk gedrag van welgeteld veertien individuen. Toen ik de details van de onderzoeksverslagen las, was ik er fysiek ziek van.' Waarschijnlijk omdat hij dacht aan zijn eigen baan, zijn derde boot en zijn vierde minnares.

Het wordt tijd om drastisch in te grijpen bij banken. Een formele scheiding van de zakenbanken en commerciële banken is onvermijdelijk, maar is nog niet genoeg. Lehman Brothers heeft immers aangetoond dat zakenbanken ook enorme schade kunnen toebrengen aan de maatschappij. Uitspraken over de noodzaak om de cultuur te veranderen zijn gratuit, want daarvoor is meer nodig dan een schandaal en wat ophef.

Een drastische maatregel is om alle zich misdragende banken direct te nationaliseren. Hit them where it hurts. Weliswaar is het nationaliseren van banken op zichzelf een domme maatregel, omdat ambtenaren geen bank kunnen runnen, maar de dreiging is prima. Na nationalisatie wordt de bank gesaneerd, het management zonder afkoopsom vervangen, de salarissen gekort en wordt de bank opnieuw geprivatiseerd. Kan binnen een paar maanden geregeld worden. Na een paar van dit soort operaties gaat de mores echt wel veranderen, en krijgen we meer Triodos-jes en minder Barclays-tjes.

Ik word zenuwachtig van het feit dat de financiële markten door hun speculaties de eurocrisis verergeren. Ik word ongerust als blijkt dat er manipuleerbare bankspeeltjes bestaan met astronomische bedragen op de achtergrond. Ik word boos dat toezichthouders dit weten en niets doen. De bankensector heeft met Liborgate zijn allerlaatste krediet verspeeld. De politiek is nu aan zet.

Marcel Canoy is hoofdeconoom van Ecorys en hoogleraar economie aan de Universiteit van Tilburg



bron: OPINIE - Marcel Canoy

INFO MATCH. SCANDALE DU LIBOR: PREMIÈRE PLAINTE EN FRANCE


Une actionnaire de la Société Générale a déposé une plainte contre X à Paris dans la tentaculaire affaire de manipulation du taux de référence interbancaire.



procédures lancées aux Etats-Unis, la justice vient d’être saisie en France dans la gigantesque affaire de manipulation du Libor, le taux de référence du coût de l’argent. Une actionnaire de la Société Générale représentée par Me Frederik-Karel Canoy (Photo ci-contre/Reuters), le défenseur des petits porteurs, a déposé aujourd’hui au pôle financier du Tribunal de Paris une plainte contre X pour «manipulation de cours, délit d’initié et recel, diffusion d’informations fausses ou trompeuses ayant influencé le cours de titres, entente sur la fixation des taux interbancaires, escroquerie et abus de confiance». La plainte relève que le Libor, et par extension son homologue européen l’Euribor, « affecte de nombreux marchés et que sa manipulation a pour conséquence de causer de nombreux préjudices». Elle note que le Libor et l’Euribor «influencent les taux pratiqués notamment dans le cadre des prêts accordés aux particuliers et aux entreprises».

DES CONSÉQUENCES NÉFASTES SUR LES
COURS DES ACTIONS SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

Et que, au final, « près de 350 000 milliards de produits financiers » sont concernés par la manipulation. S’appuyant sur les rapports déjà publiés par les autorités de régulations américaine et britannique, la plaignante cite neuf banques -Barclays, UBS, JPMorgan Chase, Credit Suisse, BNP, Société Générale, Crédit Agricole, HSBC, Credit Suisse-, qui participent à l’élaboration du Libor et ont des activités en France. Elle estime que la manipulation du Libor a pu avoir des conséquences néfastes sur les cours des actions Société Générale, dont elle est détentrice. Pour Me Canoy, qui représentait déjà des actionnaires de la Société Générale lors du procès Kerviel, «cette action vise à faire toute la lumière sur le scandale du Libor qui a des ramifications en France et pour lequel à l’inverse de la Grande-Bretagne ou des Etats-Unis, c’est toujours l’omerta judiciaire dans notre pays».


Source: François Labrouillère - Parismatch.com 

Manuel du parfait "bankster", leçon 1 : manipuler le Libor


La crise met à nu les mauvaises habitudes prises par certains banquiers. Premier volet d'une série sur six combines de la délinquance financière.

L’Autorité des Services financiers britannique a établi que les 16 banques qui se réunissent chaque jour à Londres pour fixer le taux auquel elles s’échangent des capitaux à court terme ont manipulé cet indice de 2005 à 2009. Une manipulation très grave car ce Libor sert de référence à des millions de contrats financiers. L’autre grande référence, l’Euribor, utilisé dans la zone euro, fait également l’objet d’une enquête. Outre la Barclays – dont le patron, Bob Diamond, a été contraint à la démission –, il y a parmi les contrevenants des stars comme Citibank, UBS, HSBC ou Deutsche Bank (où une enquête interne vient d’être ouverte). Pourquoi avoir manipulé un taux aussi sensible ?
Au plus fort de la crise financière, les banques – peut-être encouragées par la Banque d’Angleterre – se seraient entendues pour tirer les taux vers le bas. Et donner ainsi une meilleure image de leur situation financière. Sur les marchés, les rumeurs pointent notamment la Deutsche Bank – à l’époque dirigée par Josef Ackermann.



Petits arrangements entre amis
A un plus petit niveau, des traders, comme Philippe Moryoussef, employé chez Barclays entre 2005 et 2007, ont essayé d’améliorer leurs résultats. Leur spécialité : les swaps, des contrats qui permettent aux clients de transformer des crédits à taux fixe en taux variable ou l’inverse. Pour calculer le prix de l’échange, on se réfère au Libor ou à l’Euribor. C’est donc eux qui déterminent, in fine, le gain (ou la perte) du trader. Compte tenu des sommes en jeu, une petite variation –de 0,005%– peut augmenter sensiblement son bénéfice. Et donc son bonus. D’où la tentation de demander au collègue chargé de fixer l’Euribor ou le Libor de le pousser légèrement à la hausse ou à la baisse.
Le "club de gentlemen" n’inspire plus confiance
Ce faisant, les banques ont pris le risque de spolier les épargnants du monde entier qui ont placé leur argent à court terme. Les conséquences peuvent être gigantesques. Car tous les clients qui avaient des contrats indexés sur le Libor font leurs comptes. Et ceux qui estiment avoir été spoliés (comme la Ville de Baltimore ou le courtier américain Charles Schwab) engagent des recours en justice, des class actions. Le scandale du Libor pourrait coûter une dizaine de milliards d’euros aux banques selon Morgan Stanley. Sans oublier le dégât le plus grave : l’affaire risque de porter un coup fatal à l’autorégulation chère à la City. Le "club de gentlemen" n’inspire plus confiance ; pire, il fait figure d’association de malfaiteurs.

Source: le nouvel Observateur

Libor : La banque de Warren Buffett poursuit 21 établissements en justice


La Berskhire Bank estime avoir été lésée dans cette affaire de manipulation de taux. Ces trucages auraient diminué les intérêts perçus par la banque sur son activité de prêts.
L’établissement bancaire aurait demandé le statut de "témoin repenti" dans l’affaire de manipulation du taux interbancaire. Une forme d’aveu qui lui permet d’éviter une condamnation trop lourde.



Depuis que l’affaire du Libor a été mise au jour, fin juin, la pression ne fait qu’augmenter. Aux Etats-Unis, la justice fédérale préparerait des poursuites pénales.
Cette tournure inquiète la Deutsche Bank qui cherche à se protéger. Selon le journalDer Spiegel, l’établissement aurait proposé aux autorités européennes de coopérer avec les enquêteurs afin d'éviter une condamnation trop lourde. Une demande qui résonne comme un aveu de culpabilité. 
La banque allemande aurait demandé un statut de "témoin repenti" dans cette affaire. Autrement dit, Deutsche Bank propose d'aider les autorités à y voir plus clair. En échange de cette collaboration, elle espère que les éventuelles sanctions seront atténuées.
D’autres banques ont bénéficié du statut
Mais la réussite de cette démarche n’est pas assurée. Elle pourrait intervenir un peu tard, puisque Deutsche Bank est déjà clairement dans le viseur des autorités.
Autre facteur pouvant participer à son échec : plusieurs banques, dont Barclays, auraient déjà bénéficié de ce statut de "témoin repenti". Barclays a d'ailleurs pu solder une partie du litige à l'amiable moyennant une amende de 360 millions d'euros.
Selon un analyste, les autorités pourraient se montrer beaucoup moins clémentes avec les prochaines banques dont l'implication serait démontrée.