L'ex-patron de Vivendi Universal comparaît en appel pour l'indemnité de 20 millions d'euros accordée en 2002 et à laquelle il a finalement renoncé.
Jean-Marie Messier lors d'une allocution de Nicolas Sarkozy en 2011. © Witt/Sipa
L'ancien P-DG de Vivendi Universal, Jean-Marie Messier, a défendu, mercredi, l'indemnité de près de 20 millions d'euros qui lui avait initialement été accordée à son départ du groupe en 2002. Il a assuré que l'initiative en revenait au conseil d'administration. Celui qui avait été surnommé J2M comparaît actuellement en appel notamment pour abus de biens sociaux, en lien avec la convention de fin de contrat qui lui attribuait cette indemnité de 18,6 millions d'euros, assortis d'une prime de 1,955 million et de divers avantages en nature.
Le document a été signé par Jean-Marie Messier et par l'ancien directeur général de Vivendi Universal (VU), Éric Licoys, sans que le conseil d'administration ne l'ait préalablement validé formellement. L'ancien patron de Vivendi Universal a rappelé que lorsque deux des administrateurs, Jacques Friedmann et Henri Lachmann, l'ont rencontré, fin juin 2002, pour lui demander de démissionner, "ils m'ont proposé de faire une transaction pour me traiter honorablement".
Pas de parachute doré selon J2M
Après que M. Messier a accepté le principe d'une démission, deux autres administrateurs, Marc Viénot et Edgar Bronfman Jr, se sont rapprochés de lui pour négocier les conditions de cette transaction. M. Licoys signera ensuite l'accord transactionnel, après avoir reçu deux attestations de MM. Viénot et Bronfman, indiquant qu'il correspondait à ce qui avait été négocié avec M. Messier. Le conseil d'administration ne validera jamais cet accord et s'en remettra, quelques mois plus tard, à un tribunal arbitral aux États-Unis, pour statuer. L'arbitrage sera favorable à Jean-Marie Messier, décision confirmée par la Cour suprême de l'État de New York. L'ancien P-DG de VU renoncera finalement à l'indemnité prévue pour obtenir l'abandon des poursuites menées contre lui par la Securities and exchange commission (SEC), l'autorité américaine des marchés.
À l'audience, M. Messier a vivement réfuté le terme de parachute doré pour qualifier l'accord, soulignant qu'il était le produit d'une transaction et n'était pas prévu à l'avance. "Un parachute doré, c'est quelque chose qu'on négocie quand on est en position de force", a-t-il fait valoir. Interrogé sur l'opportunité de cette indemnité compte tenu du contexte de l'époque, marqué par une défiance générale et la situation difficile du groupe, M. Messier a fait valoir qu'il y avait "clairement un préjudice énorme qui (lui avait) été causé. Je souhaitais que ce préjudice soit réparé."
Source AFP
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