En janvier 2011, le tribunal correctionnel de Paris condamnait Jean-Marie Messier à trois ans de prison avec sursis, plus 150.000 euros d’amende pour "abus de biens sociaux" et "diffusion d’informations fausses ou trompeuses". Une sentence "incompréhensible et contraire au droit" avaient alors déclaré ses avocats qui ont fait appel.
Près de trois ans plus tard, J2M est donc revenu, lundi 28 octobre, au palais de justice pour répondre à nouveau de son action à la tête de Vivendi.
Porte dérobée
A nouveau, l’ex-PDG a emprunté une porte dérobée pour échapper aux photographes et aux caméras. Agé de 56 ans, bronzé, il arbore désormais une chevelure argentée. Il s'est présenté à la cour comme "associé-gérant d'une société de conseil en fusions-acquisitions". Il a déclaré des revenus fixes de 30.000 euros par mois, plus une partie variable en fonction des résultats de sa banque d'affaires (un million d'euros en 2012).
J2M a retrouvé la plupart des protagonistes du procès en première instance, dont l'ancien directeur financier Guillaume Hannezo, et l'ex-vice-président Edgar Bronfman Jr, venu pour l’occasion des Etats-Unis, et qui déclare un million de revenus annuels…
Deux classes d'avocats
En revanche, J2M a une fois de plus changé d’avocat: après avoir recouru à Olivier Metzner, puis Pierre Haïk et Pascal Wilhelm, il fait désormais appel à Francis Szpiner, qui fut l’avocat de Jacques Chirac.
D’autres ténors du barreau sont aussi là: Jean-René Farthouat (qui défend Philippe Guez, ancien président de Deutsche Equities) ou encore Georges Kiejman (qui défend Edgar Bronfman Jr, et ne manque pas une occasion de rappeler qu’il a été ministre…).
En face, les petits porteurs sont défendus par des avocats de bien plus petit calibre, aux honoraires assurément moins élevés, mais qui sont aussi plus approximatifs sur le plan juridique. Ils finissent même par énerver la présidente de la première chambre de la cour d’appel, Mireille Filippini, qui brandit régulièrement son code pénal en répétant: "tout le petit livre rouge, rien que le petit livre rouge!".
Le délit d'initié inconstitutionnel
Elle finit aussi par expulser un illuminé, menotté et encadré de deux gendarmes car déjà condamné pour "outrage", qui prétend que le code pénal est anticonstitutionnel. "Ici, on n’est pas au cirque, ni au cinéma", lui assène la présidente.
Plus sérieusement, une autre question prioritaire de constitutionnalité a été déposée par Edgar Bronfman Jr, qui a été condamné en première instance à 15 mois de prison avec sursis et 5 millions d’euros d’amende. Justement, le milliardaire américain estime que la loi française sur les délits d’initié n’est pas constitutionnelle car trop imprécise. La cour décidera demain mardi si cette question mérite ou pas d’être transmise à la cour de cassation…
Source: BFM
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