vendredi 9 novembre 2012

Des banques réfléchissent au remplacement du Libor


La BCE ne semblant pas vouloir jouer un rôle actif dans la recherche d'un nouveau système, les banques s'intéressent à d'autres méthodes.


Des banques parmi les plus puissantes du monde réfléchissent à une alternative pour remplacer le Libor, au coeur d'un scandale de manipulation de cours, et espèrent pour cela obtenir le soutien de la Banque centrale européenne, a-t-on appris de sources informées.
L'effondrement du marché interbancaire et la menace d'un durcissement de la réglementation remettent en cause l'avenir même des taux de référence comme le Libor, obligeant les différents intervenants à chercher une parade.

Les membres de l'European Repo Council (ERC), groupe rattaché à l'Association internationale des marchés de capitaux (ICMA), ont discuté avec la BCE de solutions alternatives à l'Euribor (Euro Interbank Offered Rate) ou à son équivalent londonien, le Libor. Ces taux servent de référence à une multitude de prêts et d'obligations, ainsi que de produits dérivés.

Selon des participants à la réunion à Francfort le mois dernier, le groupe a sondé la BCE sur la création d'un nouveau standard fondé sur des prêts garantis par divers actifs tels que des actions ou obligations. « Nous avons l'Euribor et le Libor et nous connaissons leurs problèmes. Le marché (interbancaire) sans garantie est aussi en voie de disparition. Il nous faut donc une alternative, et un indice fondé sur des garanties fait sens », a dit l'un d'eux.

L'ERC a demandé à la BCE de superviser le mode de calcul du taux afin d'apporter de la crédibilité au nouveau standard. Mais la banque centrale a refusé ce rôle, en estimant que ce type de standard devait être uniquement du ressort du marché.

Donner une image plus réaliste des coûts de financement

Une source bien au fait de la pensée de la BCE a confirmé que la banque centrale ne voulait pas jouer de rôle actif. Un porte-parole de l'ICMA s'est refusé à tout commentaire.
Le scandale de la manipulation du Libor a valu à la banque Barclays une amende de 450 millions de dollars (353 millions d'euros) et mis en lumière la nécessité de revoir les méthodes utilisées pour la fixation des taux de crédit.

La Commission européenne a engagé sa propre réflexion, tout comme le comité de la Fédération bancaire européenne (FBE) qui l'Euribor -et dont les idées ne sont pas éloignées de celles de l'ERC. « Nous travaillons (...) déjà sur un indice de référence qui serait basé sur les transactions réelles », indique Cédric Quémener, responsable de l'Euribor à la FBE. « Nous sommes parvenus à un consensus avec les banques européennes pour soutenir un nouveau projet appelé Reonia ».
En reflétant le prix de papiers sécurisés, ce nouveau modèle donnerait une image plus réaliste des coûts de financement que le seul jeu des transactions interbancaires.
Citigroup, l'un des gros acteurs des marchés monétaires européens, a quitté en septembre le groupe d'une quarantaine de banques qui fixe l'Euribor en invoquant les « faibles volumes de transactions interbancaires dans la zone euro ».

La Commission européenne, la BCE et l'Autorité britannique des services financiers (FSA) sont toutes trois favorables à une réforme du calcul des taux interbancaires afin qu'il repose sur des transactions réelles et non plus sur des anticipations. La CE, de surcroît, réclame une supervision publique pour que le calcul des taux de référence ne soit plus du seul ressort des banquiers.

Source: lesechos

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