"C’est le début d’une nouvelle ère pour les victimes d’abus en France. Je crois en l’exemplarité de cette affaire et en la fin de l’impunité pour les grands groupes." Grégoire Jovicic, ingénieur-conseil à Paris, s’accroche à son procès. Après sept années d’attente, de procédure et de rebondissements, un dénouement judiciaire se profile enfin outre-Atlantique. Ce lundi, le tribunal du district sud de New York commence l’instruction la class action contre Vivendi. Une action de groupe qui permet à tout plaignant s’estimant floué par un même préjudice de se faire représenter par un seul et même cabinet ou avocat.
Comme des milliers d’actionnaires individuels et d’institutionnels, Grégoire Jovicic espère bénéficier de la plainte collective déposée en 2002 outre-Atlantique. Elle dénonce la gestion et la communication financière de l’entreprise entre 2000 et 2002. Et vise le groupe Vivendi, son ex-PDG, Jean-Marie Messier, et l’ancien directeur financier, Guillaume Hannezo.
"Ils se sont comportés en voyous. L’heure est venue de payer et de réparer le préjudice qu’ils nous ont causé", poursuit Grégoire Jovicic. Son histoire ressemble à des milliers d’autres. Achetées par tranches, entre 60 et 100 euros l’unité, ses actions se sont effondrées à 8 euros en août 2002, au moment du départ de Jean-Marie Messier. Il a fini par les céder en 2005 lorsqu’elles cotaient 20 euros. "J’ai encaissé une 'paume' de 140000 euros. Ce n’est pas une erreur d’investissement mais un dommage que j’impute à une communication frauduleuse", résume-t-il.
La procédure est inespérée pour les actionnaires français privés de class actions en France. Or, sur le million d’actionnaires concernés par l’affaire, les Français comptent pour près de 60% de la class action. Surnommé le "Colombo du petit porteur", Me Frédérik-Karel Canoy jubile. En France, il fédère un millier de plaignants parmi lesquels quelque six cents institutionnels. Mais le procès américain met en jeu des sommes potentiellement colossales. D’autant que, jusqu’ici, Vivendi a refusé de transiger comme le font habituellement la plupart des entreprises poursuivies.
"Ils se sont comportés en voyous. L’heure est venue de payer et de réparer le préjudice qu’ils nous ont causé", poursuit Grégoire Jovicic. Son histoire ressemble à des milliers d’autres. Achetées par tranches, entre 60 et 100 euros l’unité, ses actions se sont effondrées à 8 euros en août 2002, au moment du départ de Jean-Marie Messier. Il a fini par les céder en 2005 lorsqu’elles cotaient 20 euros. "J’ai encaissé une 'paume' de 140000 euros. Ce n’est pas une erreur d’investissement mais un dommage que j’impute à une communication frauduleuse", résume-t-il.
La procédure est inespérée pour les actionnaires français privés de class actions en France. Or, sur le million d’actionnaires concernés par l’affaire, les Français comptent pour près de 60% de la class action. Surnommé le "Colombo du petit porteur", Me Frédérik-Karel Canoy jubile. En France, il fédère un millier de plaignants parmi lesquels quelque six cents institutionnels. Mais le procès américain met en jeu des sommes potentiellement colossales. D’autant que, jusqu’ici, Vivendi a refusé de transiger comme le font habituellement la plupart des entreprises poursuivies.
"Comme dans les films"
Me Canoy chiffre le dommage à plusieurs dizaines de milliards de dollars. "En 2000, à son plus haut niveau, l’action s’échangeait à 180 euros. Elle est tombée à 8 euros et piétine autour de 20 euros depuis. Cela signifie que la moins-value par titre est de 160 euros. Si le juge suit ce calcul en partie et s’arrête sur une moyenne de 50 euros multipliés par 1,5 milliard d’actions, cela représente déjà 50 milliards", raisonne-t-il. Une condamnation solidaire de Jean-Marie Messier pourrait causer sa ruine.
Lundi, "Colombo" sera à New York. Il ne veut rien perdre des temps forts de la procédure: sélection des membres du jury populaire qui doit examiner la plainte, audition des témoins… L’action devrait durer entre deux et trois mois. "Cela sera comme dans les films et relayé par Internet et sur mon blog pour mes clients. J’essaie de trouver un hôtel avec une salle de réunion", relate Frédérik-Karel Canoy. "A ma connaissance, mon confrère Canoy ne joue aucun rôle dans la procédure américaine", précise Me Hervé Pisani, du cabinet Darrois, défenseur de Vivendi.
Quelle que soit l’issue de la class action, Vivendi est prêt à en découdre. "Nous abordons le procès avec confiance. Le juge n’a retenu qu’un des six griefs initiaux, celui d’un risque de liquidités insuffisamment rendu public. Quant au chiffre de 50 milliards d’euros, il est totalement fantaisiste", exprime un porte-parole de l’entreprise.
De son côté, Jean-Marie Messier qui, lui, risque une condamnation solidaire, se refuse à tout commentaire. Sa défense invoque l’inconstitutionnalité de la procédure : à l’arrivée, une condamnation ne pourrait être reconnue par la justice française. De fait, Me Canoy maintient deux actions devant la justice civile et pénale en France.
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