Une vingtaine de contribuables – tous habitant Paris et payant leurs impôts dans la capitale –, ont décidé de se constituer partie civile au procès de Jacques Chirac dans l'affaire dite des « emplois fictifs » de la Ville de Paris. Dominique Pauthe, le président de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, examinera leur demande ce vendredi 1er octobre, lors de l’« audience de fixation » devant déterminer les dates de ce procès où l'ancien président de la République sera jugé pour « détournements de fonds publics » et « abus de confiance ».
« Mes clients, parmi lesquels des gens de droite, sont scandalisés par l'arrangement trouvé avec l'actuelle municipalité, prévoyant le retrait de sa partie civile en échange du remboursement de 2,2 millions d’euros, explique Me Frederik-Karel Canoy, l’avocat des nouveaux plaignants. Cette affaire est exemplaire des dérives possibles du financement de la vie politique. Elle ne doit pas se terminer par une mascarade judiciaire avec un procès sans plaignant. Si des faits délictueux ont été commis – quel qu’en soit leur auteur –, il faut que la justice aille jusqu’au bout et qu’ils soient sanctionnés. »
Selon le protocole d’indemnisation approuvé lundi 27 septembre par le Conseil de Paris, sur les 2,2 millions d’euros récupérés par la Ville, 1,65 million devrait être versé par l’UMP (successeur du RPR) et 550 000 euros par Jacques Chirac lui-même. L’ancien maire de Paris solderait ainsi le coût de 21 emplois de complaisance rémunérés par la Ville à son cabinet entre 1992 et 1995. « C’est l’UMP, dont le budget est financé à 75 % sur fonds publics, qui réglera l’essentiel de la facture. Les contribuables ont bon dos ! » s’exclame Me Canoy. Le Supap-FSU, syndicat des employés municipaux, affirme aussi vouloir se constituer partie civile. Une incertitude demeure sur la date du procès. Prévu du 8 novembre au 8 décembre, il risque d’être reporté en 2011.
Source Paris match
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