Jacques Chirac sera finalement jugé au printemps 2011 et non le mois prochain comme initialement envisagé, dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, a tranché vendredi le tribunal correctionnel de Paris.
Le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe, a fixé le procès du 7 mars au 8 avril, pour attendre la jonction éventuelle d'une procédure similaire en cours à Nanterre (Hauts-de-Seine).
La défense de Jacques Chirac aréitéré à l'audience sa demande d'un report par rapport aux dates initialement envisagées (8 novembre-8 décembre), afin que l'ex-chef de l'Etat soit jugé une seule fois s'il était également renvoyé devant un tribunal dans l'affaire de Nanterre.
L'un de ses avocats, Me Jean Veil, a fait valoir que le réquisitoire du parquet dans cette affaire était attendu "dans un très bref délai".
Dans l'hypothèse où le juge d'instruction de Nanterre Jacques Gazeaux déciderait ensuite d'un renvoi, il paraît "tout à fait logique" que ces "deux dossiers de même nature" soient "examinés en même temps", a renchéri Me Georges Kiejman devant la presse.
Les conseils de l'ancien président de la République ont reçu le renfort du ministère public. Son représentant, François Foulon, a en outre avancé que le "retentissement médiatique évident" de ce procès nécessitait des aménagements de salle ne pouvant être effectués en un mois, suscitant des sourires dans l'assistance.
En l'absence d'opposition, Dominique Pauthe a opté pour un report, fixant les dates en fonction des engagements des avocats des autres prévenus (procès de l'Angolagate en début d'année, Colonna à partir de mai).
En mars, il avait pourtant précisé que le procès devrait avoir lieu au plus tard "en février" 2011.
Redevenu justiciable ordinaire depuis la fin de son mandat à l'Elysée, Jacques Chirac, qui aura 78 ans le 29 novembre, est renvoyé devant la justice pour "détournement de fonds publics" et "abus de confiance" dans le dossier parisien, délits passibles de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
"J'espère que l'état de santé de M. Chirac lui permettra d'assister au procès, cela va de soi", a commenté Me Kiejman après l'audience.
Cette affaire, qui implique neuf autres prévenus, porte sur 21 emplois présumés de complaisance, rétribués sur fonds publics entre octobre 1992 et mai 1995, alors que Jacques Chirac était maire de Paris.
A Nanterre, c'est pour sept emplois fictifs que l'ancien président a été mis en examen, pour prise illégale d'intérêts.
Lundi, le Conseil de Paris avait voté un accord avec l'UMP et Jacques Chirac, indemnisant la ville à hauteur de 2,2 millions d'euros. En échange, la Mairie de Paris a informé le tribunal qu'elle retirait sa constitution de partie civile, a confirmé M. Pauthe.
Ce retrait allège considérablement la pression sur l'ancien président: sans victime principale, le procès s'annonce aussi sans accusation puisque le parquet avait requis un non lieu durant la procédure.
Deux avocats se sont toutefois présentés à l'audience en disant conseiller de nouveaux plaignants. Me Frederik-Karel Canoy a assuré représenter une vingtaine de contribuables parisiens mais n'a fourni qu'un seul nom, celui de Pierre Dac.
En entendant cet "homonyme d'un humoriste connu", Georges Kiejman n'a pu s'empêcher de pouffer: "Je m'attendais à un renvoi au 1er avril..."
L'association de lutte contre la corruption Anticor, dont le président d'honneur est le juge Eric Alphen, a pour sa part annoncé à l'AFP sa décision de se constituer partie civile.
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