Face au tribunal qui juge l'ancien PDG de Vivendi, les petits porteurs et leurs avocats multiplient les incidents.
Sans eux, le procès de Jean-Marie Messier devant le tribunal correctionnel de Paris n'aurait même pas eu lieu. Les petits porteurs sont à l'origine de la première plainte à l'encontre du PDG de Vivendi Universal. Au procès, ils entendent donc conserver leur avantage. Omniprésents, virulents mais parfois brouillons, ils se sont fixé comme objectif de porter les assauts en lieu et place du parquet qui, après avoir requis un non-lieu à l'issue de l'instruction, a clairement annoncé qu'il ne demanderait pas de sanctions à l'encontre de Jean-Marie Messier et des six autres prévenus.
Dans la salle d'audience, les petits porteurs sont incarnés par des figures originales qui tranchent avec le parterre massif et impeccable des avocats de grands cabinets parisiens qui conseillent l'ancien état-major de Vivendi Universal.
Avec son allure d'un héros de bande dessinée de Marcel Gotlib, Me Frederick Karel Canoy est l'historique du dossier. Il fait feu de tout bois. Un jour, il interpelle les magistrats du tribunal pour savoir s'ils possèdent des actions Vivendi Universal et même s'ils sont abonnés à Canal Plus ou titulaires d'un abonnement de téléphone portable auprès de SFR (des sociétés dépendant du Vivendi de Jean-Marie Messier)… Un autre jour, il soupçonne à haute voix des liens d'amitié entre «J2M» et des contrôleurs de la Bourse, s'attirant une réponse de M. Messier en ces termes : «Sur la dernière question de Me Canoy , je dirais : qu'est ce que c'est que cette connerie ?»
L'avocat, plusieurs fois rappelé à l'ordre par le président du tribunal, s'est déjà illustré dans plusieurs affaires boursières. Face à Jean-Marie Messier, il réclamera 160 euros de dommages et intérêts par action. Un temps rival de son confrère, Me Pascal Lavisse, du barreau d'Orléans, revendique, quant à lui, 217 petits porteurs regroupés au sein de l'association Apac. Me Edgar Vincensini défend également des petits actionnaires. Un petit porteur, après le départ de son avocate, a décidé de se défendre seul et lève régulièrement le doigt bien haut, comme à l'école, pour réclamer la parole au président du tribunal Noël Miniconi.
Les interventions des petits porteurs, souvent raillées, troublent le rythme tranquille des explications techniques que le procès aurait connu sans eux. Toutes leurs demandes, pourtant, ne sont pas folkloriques. Jeudi, ils ont ainsi réclamé à la justice française de joindre à la procédure le warning book («livre des alertes») que la justice américaine avait examiné lors du procès qui s'est déroulé à New York fin 2009 avant de condamner Vivendi et de relaxer M. Messier.
L'utilité de ce document pour le procès n'est pas démontrée. «Est-ce que les décisions prises et assumées par Jean-Marie Messier ont porté un quelconque préjudice aux actionnaires que vous dites représenter ? Non ! », s'agace Me Pierre Haïk, l'un des avocats de «J2M». Bousculés, les petits actionnaires se réfugient en pareil cas dans le rôle de trouble-fête : «Puis-je poser une question ?» , demande jeudi l'avocat de Vivendi. «Dans l'intérêt de Vivendi ou dans l'intérêt de Jean-Marie Messier ?» , ironise aussitôt l'avocat Lavisse. Dans la salle, ni les avocats des prévenus ni ceux de Vivendi (partie civile) ne goûtent la plaisanterie.
Dans la salle d'audience, les petits porteurs sont incarnés par des figures originales qui tranchent avec le parterre massif et impeccable des avocats de grands cabinets parisiens qui conseillent l'ancien état-major de Vivendi Universal.
Le «livre des alertes»
Avec son allure d'un héros de bande dessinée de Marcel Gotlib, Me Frederick Karel Canoy est l'historique du dossier. Il fait feu de tout bois. Un jour, il interpelle les magistrats du tribunal pour savoir s'ils possèdent des actions Vivendi Universal et même s'ils sont abonnés à Canal Plus ou titulaires d'un abonnement de téléphone portable auprès de SFR (des sociétés dépendant du Vivendi de Jean-Marie Messier)… Un autre jour, il soupçonne à haute voix des liens d'amitié entre «J2M» et des contrôleurs de la Bourse, s'attirant une réponse de M. Messier en ces termes : «Sur la dernière question de Me Canoy , je dirais : qu'est ce que c'est que cette connerie ?»
L'avocat, plusieurs fois rappelé à l'ordre par le président du tribunal, s'est déjà illustré dans plusieurs affaires boursières. Face à Jean-Marie Messier, il réclamera 160 euros de dommages et intérêts par action. Un temps rival de son confrère, Me Pascal Lavisse, du barreau d'Orléans, revendique, quant à lui, 217 petits porteurs regroupés au sein de l'association Apac. Me Edgar Vincensini défend également des petits actionnaires. Un petit porteur, après le départ de son avocate, a décidé de se défendre seul et lève régulièrement le doigt bien haut, comme à l'école, pour réclamer la parole au président du tribunal Noël Miniconi.
Les interventions des petits porteurs, souvent raillées, troublent le rythme tranquille des explications techniques que le procès aurait connu sans eux. Toutes leurs demandes, pourtant, ne sont pas folkloriques. Jeudi, ils ont ainsi réclamé à la justice française de joindre à la procédure le warning book («livre des alertes») que la justice américaine avait examiné lors du procès qui s'est déroulé à New York fin 2009 avant de condamner Vivendi et de relaxer M. Messier.
L'utilité de ce document pour le procès n'est pas démontrée. «Est-ce que les décisions prises et assumées par Jean-Marie Messier ont porté un quelconque préjudice aux actionnaires que vous dites représenter ? Non ! », s'agace Me Pierre Haïk, l'un des avocats de «J2M». Bousculés, les petits actionnaires se réfugient en pareil cas dans le rôle de trouble-fête : «Puis-je poser une question ?» , demande jeudi l'avocat de Vivendi. «Dans l'intérêt de Vivendi ou dans l'intérêt de Jean-Marie Messier ?» , ironise aussitôt l'avocat Lavisse. Dans la salle, ni les avocats des prévenus ni ceux de Vivendi (partie civile) ne goûtent la plaisanterie.
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