"Rassemblés en association, une cinquantaine de propriétaires français de véhicules Volkswagen ont décidé de saisir la justice à la suite des trucages découverts aux Etats-Unis. Une plainte a déjà été déposée.
Leur regroupement a pris le nom d’AVIFA, Association des victimes internationales de la fraude automobile. Il rassemble plusieurs dizaines d’automobilistes français roulant en Volkswagen et s’estimant lésés par les pratiques du géant automobile allemand, accusé d’avoir utilisé un logiciel pour truquer les tests anti-pollution de certains modèles.
Ces propriétaires de Volkswagen ont décidé de saisir la justice pour «pratique commerciale trompeuse, publicité mensongère, tromperie, escroquerie, mise en danger de la vie d’autrui, complicité, faux et usage de faux». Par l’intermédiaire de leur avocat, Frederik-Karel Canoy, une première plainte contre X été déposée, cette semaine, auprès du Procureur de la République du tribunal de Paris. Cette plainte, que Paris Match a consultée, rappelle que selon le constructeur lui-même 946092 véhicules livrés entre 2009 et 2015, seraient concernés en France, dont 596 314 modèles de la marque Volkswagen, 191 659 Audi, 65 229 Skoda et 92870 Seat.
Elle affirme que «l’escroquerie semble constituée en raison de l’emploi de manoeuvres frauduleuses qui ont trompé le public». Sur le plan de la sécurité, la plainte accuse les marques incriminées «d’avoir mis sur le marché des véhicules qui émettent des particules excédant les normes prévues», avec pour effet direct «d’exposer les populations concernées à un risque immédiat de mort ou de graves maladies. » Pour Me Canoy, «le scandale, qui vise onze millions de véhicules dans le monde, est d’une ampleur inégalée. Il concerne l’automobile une industrie vitale pour nos économies, tant en France qu’à l’étranger. L’affaire est d’autant plus grave qu’au-delà de pratiques inacceptables, c’est la santé de tous les citoyens qui a été mise en danger». L’avocat, spécialiste de la défense des petits actionnaires, est en relation avec des cabinets américains habitués des «class actions», les actions de groupe. Il a aussi été contacté par des porteurs de titres Volkswagen, inquiets de la dégringolade de leurs actions en bourse. [...]"