En mars dernier, EADS a vu son titre s'effondrer en Bourse à cause des retards du futur avion géant A380, projet clé pour Airbus, ce qui a déclenché une violente polémique sur les plus values sur stock-options encaissées par Noël Forgeard et sa famille, et d'autres dirigeants du groupe. Interrogé lundi soir sur cette affaire, Jacques Chirac a fait preuve de prudence : "si elle est avérée, je suis choqué mais dans l'état actuel des choses, l'Autorité des marchés financiers a été saisie, elle enquête". Toutefois, il n'a pas fallu attendre les résultats de l'enquête pour que des dirigeants de gauche comme de droite réclament la tête de Noël Forgeard.
Jusque là très discret, l'industriel sera entendu mercredi à 9h30 par la commission des Finances et des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. "Nous allons lui demander un certain nombre d'explications sur le fonctionnement du groupe et puis, aussi, sur des problèmes plus personnels", a expliqué lundi sur RTL Patrick Ollier, le président de cette commission. "Il y a des suspicions, il y a des interrogations. Il lui revient de répondre à ces interrogations", a-t-il poursuivi. C'est vrai que ce problème-là gêne l'appréhension du problème de la gestion du groupe." Les réponses de Noël Forgeard sur ses ventes de stock options "doivent être convaincantes", a-t-il dit. "Si elles ne le sont pas, vous verrez que les hommes politiques assumeront leurs responsabilités", a ajouté le député UMP. "En fonctions des réponses (...), nous dirons un certain nombre de choses." L'audition n'est pas ouverte à la presse mais "fera l'objet d'un compte rendu".
Dejà une "class action" à la française
Dejà une "class action" à la française
En attendant une éventuelle intervention des politiques, le président de l'association des actionnaires actifs (AAA) Me Frederik-Karel Canoy a lancé dimanche une plainte en nom collectif ("class action") en faveur des actionnaires d'EADS, estimant qu'ils ont été trompés par la communication financière du groupe aéronautique. Cette "class action" à la française est lancée avec la participation d'un collectif d'avocats "afin que les actionnaires puissent récupérer leurs mises", explique Me Canoy dans un communiqué.
"Les actionnaires d'EADS ont été trompés par la communication financière du groupe d'où le 16 juin 2006 la chute brutale du cours de Bourse de 30% qui a eu des conséquences désastreuses sur les épargnants, actionnaires, salariés", dit-il.
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